Le bal des Bretelles

• • • Le Festival d'Illkirch-Graffenstaden a débuté, ce vendredi à l'Illiade, par son désormais traditionnel grand bal : les accents folks des « Abandonnés » et latinos de « La Tipica » ont ravi près de sept cents aficionados. C'est dans une salle pleine à craquer que s'est ouverte la cinquième édition du Printemps des Bretelles, vendredi soir à l'Illiade. La grande salle, aménagée en salle de bal, a accueilli les amoureux de l'accordéon autour d'une programmation surprenante et métissée. Et d'un premier coup d'oeil, on distingue nettement deux publics dans la salle : les chapeaux mous-dentelles noires et les jeans-baskettes se toisent un peu avant d'entrer alternativement en piste. Les Abandonnés ont ouvert le bal tout en déambulant entre les tables avec une mazurka fraîche et dynamique, qui a vite fait de séduire les plus « folks » des spectateurs. Les aficionados du pas de deux à la sauce argentine et les danseurs de JSK Tango se réserveront pour La Tipica, grand orchestre de tango de Juan Cedron (celui du Cuarteto Cedron, pour les connaisseurs). Digne des big bands à l'américaine, la formation, composée d'une douzaine de musiciens, dont trois au bandonéon, fait revivre, set après set, les grands bals tangos des années 50-60, à Buenos-Aires. Un moment rare, et très apprécié -il n'existe que deux groupes de ce type en France... Et après une courte mise en jambes, l'alternance du tango et du folk porta ses fruits. Les baskettes acquièrent petit à petit les bases très codifiées de la danse argentine, pendant que les talons aiguilles sautillent allègrement au rythme endiablé des bourrées et autres gigues. Rencontre à certains égards surprenante, de ces deux univers, autour de l'accordéon -c'est le pari, et l'un des secrets, du Printemps des Bretelles, qui multipliait, ce week-end, les rendez-vous.

Aude Thiennette

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© Dernières Nouvelles d'Alsace, Dimanche 17 mars 2002